une image, des mots.

Pour ce défi, une image vous est donnée, votre mission si vous l'acceptez sera de rédiger un contexte autour de celle-ci. Votre contexte devra comporter un minimum de 200 mots et les mots solitude, (s')'estomper et prière devront y figurer. Libre à vous d'accompagner votre contexte de détails supplémentaires, de petits annexes afin de mieux cerner l'univers dans lequel vous souhaitez nous transporter.

Citation :

“I SEE FIRE” “Fear is the path to the dark side. Fear leads to anger. Anger leads to hate. Hate leads to suffering.”~ ~

St. Pétersbourg, 12 mai 1915,
La révolution faisait rage au sein du monde moldu, et cette envie, cette ambition de vouloir plus, de pouvoir se démarquer et d'avoir un droit de vote, un droit d'opinion se faisait ressentir au sein même du monde magique. Tsar Aleksandr Bytchkov craignait une guerre, une guerre civile, un peuple départagé, du sang coulant sur les pavés et sa couronne retirée. Il cauchemardait sur ce scénario depuis quelques jours déjà. Un attentat avait été déclaré au nord de la ville, et l’assassinat d'un de ses conseillers au sud. Il n'avait pas besoin de la brigade pour comprendre qui avait bien pu être les acteurs de ces crimes atroces. Les Mêlés étaient des animaux, des moins que rien, d'anciens esclaves qui cherchaient par tous les moyens à accéder à son trône, mais Aleksandr n'allait pas flancher, il n'allait pas leur laisser cette chance. Il était un tsar avec une poigne de fer, la peur s'émancipait dans les têtes de ses collaborateurs, mais il devait garder la tête haute, ne pas laisser les rumeurs ou les murmures des pires commères le toucher. Il était fort. Oui, très fort. Seulement pour combien de temps ? On parlait d'une révolution pire encore que la révolution française. Il n'avait personne pour l'aider, personne, pas même les français ou les anglais. Ils étaient tous reclus dans leurs démocraties, leur mélange entre pureté et mêlé, mais jamais, oh grand jamais Aleksandr n'allait-il les laisser influencer son royaume, l'empire que lui et ses ancêtres avaient bâtit et construit de rien.

La neige tombait délicatement sur les pavés de l'école. Le directeur regardait avec une mine grave, le tapis blanc s'étendre sur la cour de l'école. Le lac n'avait pas encore gelé, mais les températures baisseraient encore pendant la nuit, l'hiver venait de commencer et il avait fait une entrée qui chamboulerait absolument tout. « Monsieur Orlov, il est temps que vous teniez votre discours. » Le directeur tourna la tête vers sa secrétaire et hocha délicatement de la tête, avec toujours la même mine inquiète. Il avait peur d'annoncer les nouveaux décrets, les annonces choquantes qui glaceraient le sang de tous. Monsieur Orlov s'avança vers le pupitre à cet effet, et s'éclaircit la gorge, le brouhaha dans la salle se tut immédiatement. Des centaines d'yeux se posèrent sur lui, le directeur bomba le torse, il ne devait pas flancher. « Chers élèves, chers professeurs, je vous souhaite la bienvenue pour une nouvelle année au prestigieux institut de Durmstrang, je parle au nom de tout le corps administratif pour vous dire à quel point je suis heureux de vous revoir pour cette nouvelle année. » Il était pris dans une certaine solitude, il était seul à savoir ce qui arriverait, ce qui chamboulerait tout un empire perdu déjà dans des idées révolutionnaires. « Aux vues des récents événements, une nouvelle loi a été signé par sa majesté le Tsar Aleksandr Bytchkov il y a un mois de ça. Vous serez les premiers à en entendre parler et j'exige un silence olympien lorsque je vous l'annoncerai. » Loi, ou compromis ? Seulement le tsar pouvait répondre à cette question. « Depuis la création de l'institut seuls les Purs pouvaient accéder à l'apprentissage que vous offre l'école. Depuis ce début d'année, l'accès au savoir et à l'apprentissage est ouvert aux Mêlés qui auront réussi le test d'entrée. » Le test presque impossible à réussir. Le directeur ne le dit pas, il le pensait seulement très fort. « Je vous demande donc de les accueillir comme il se doit, puisqu'ils seront vos nouveaux camarades. » Il ne réussit pas à terminer son discours, les discussions commencèrent à exploser. Monsieur Orlov ne s'entendit même plus penser, la peur s'étant déjà agrippée à ses tripes, le Tsar pensait peut-être que cette loi estomperait la rage des révolutionnaires, ça ne ferait que les encourager.

Elle marchait tête baissée dans les couloirs. La raison de sa solitude ? Son sang, la chose rouge qui coulait inlassablement dans ses veines, qui la tenait en vie, mais qui ne lui donnait pas le statut de noblesse ou de personne. Ses ancêtres étaient esclaves, son père mort sous les coups durs que la vie lui avait infligé, sa mère à moitié folle sous la perte de sa moitié. Elle était seule. Si l'hiver venait de commencer à Durmstrang, le froid glacial y subsistait depuis le début de l'année. Elle était une Mêlée, une moins que rien d'après beaucoup de Purs. Une intrus, un cafard, une chose dont il fallait se débarrasser. La révolution avait fait de belles choses, mais l'entrée de Mêlés au sein de Durmstrang n'en était pas une. Cette loi était censée joindre deux peuples, en conclusion ça n'avait fait que les séparer encore plus. Un faussé s'était creusé entre chaque parti et aucun  n'était prêt à baisser sa garde. Elle avait accumulé prière sur prière, elle avait failli rejoindre la révolution elle-même pour la sortir de sa solitude sordide. Mais elle ne ferait qu'encaisser, ou peut-être fuir si l'occasion lui en venait.

fever inside me

- i was as pure as a river but now i think i'm possessed -

Village de Norvège, 1624. Les murmures de ses prières s’estompèrent dans une dernière vague de solitude, brouillant ses pupilles, les prunelles plus sombres que jamais. Tout n’était que gris, que blanc, que porcelaine, comme figé dans un présent terni par le passé. Misérable village qui s’offrait à ses yeux ; la fausse modestie pour habitude, l’hypocrisie pour mot d’ordre, l’ambition comme maître du vice. Son coeur se serrait alors qu’elle repensait au meurtre de son frère jumeau, farouchement tué pour une triste histoire de concurrence entre commerces voisins. Les quelques deux cents habitants qui peuplaient le village n’étaient autres que des fantômes monstrueux, leurs actes dictés par le péché, par la barbarie qui s’opposait à la religion. Et elle se devait de leur faire payer, à tous. De rejoindre les Autres.
Du sang roulait le long de ses bras, le long de ses jambes, le long de ses joues, les fils vermeils venant s’évanouir dans le creux de sa nuque. Ses yeux n’étaient plus que noirceur. Heidi sentait la sorcellerie s’emparer entièrement de son âme. Bientôt, elle fut animée de pulsions indomptables, cracha du sang, sa peau pâlit davantage encore. Avec un dernier regard pour le village maudit, elle laissa l’eau calme du lac engloutir entièrement son corps. Mourir pour mieux revenir.
Âme vagabonde en quête d’une vengeance, son âme pour champ de bataille où s’affrontaient désormais démons et diables. Il ne fallait plus sous-estimer le pouvoir les morts, des revenants.

Annexe – les Autres
Des morts vivants, des revenants. Des sacrifices, des suicides à la touche diaboliquement dramatique. Un rituel spécifique pour un objectif précis, l’Eglise pour seule amie. Une cicatrice commune taillant les joues, scindant le visage en deux parties, distinction avec les humains, les mortels, les vivants. Les Autres sont ces personnes blessées, meurtries, victimes de la société. Le chagrin les a envahi, les insomnies, les cauchemars. Fervents chrétiens, ils ont pour objectifs de tuer le péché par le péché. La vengeance coule dans leurs veines, tout comme ces nouvelles capacités, apportées par leur court passage dans l’au-delà. Vision nocturne, cannibalisme, torture mentale, lecture de pensées, réflexes surdéveloppées, transformation en ombres, extinction totale de tout sentiment, de toute émotion, autant d’effets secondaires dues à leur statut de cadavre revenu des Enfers grâce à la sorcellerie, là au service du Seigneur. Sbires de la religion, ils sèment terreur dans les esprits des habitants et se faufilent, la nuit, parmi les vagabonds, les fantômes, les moyens. Ils ne sont que le reflet d’une société qui a échoué, qui a déçu.